Urgence d’un être à venir, comme le vivrait un écrivain pour un livre. C’est seulement en pulsation ralentie que se faufile le sens formel, sans virtuosité technique. 

 

  Jour après jour, une richesse se révèle de l’intérieur, traduction de la complexe humanité, à la fois dans l’instant et faite pour traverser les siècles. Tout ce qui a été aperçu des ancêtres en art pousse à cette naissance. Sans référence filiale, des pensées leur sont pourtant dédiées pendant la progression  de l'ouvrage.

 

  Une  tension mentale intense s’insinue tandis que l’argile libère son humidité. L’urgence des actes s’accroît au fur et à mesure de ce séchage, qui exige a contrario prudence et ralentissement.

 

Dans l’immobile, la dynamique de forme suggère la vie. 

 

 

 Voir

  Pointue, brumeuse, vive, atténuée, assombrie. Les lumières se succèdent dans l’atelier ; les éclairements, les éclairages, suggèrent des points de vue, des mouvements, des nappes de sens.

Regard-sculpteur, regard-photographe.

  Geste-sculpteur suspendu, l’attention photographique mène à des cadrages d’un fort pouvoir émotionnel, suscité par les nuances des formes, et la profondeur de champ aide à conduire l’intuition. Comme le ferait l’eau, la vie trouve son chemin, la lumière sa musique. Un vocabulaire s'invite sous les éclairages : courbe, caresse, creux, arête, faille, mystère, poussière, flou, obscur, gai, spirale... Chacun des regardeurs traduirait en ses mots l'instant.

Peindre, aussi se révèle dans la lumière du moment